31 juillet 1937

Alors que certaines villes comme Montréal disposent depuis les années 1920 de tennis intérieurs, Québec attend encore un projet de ce genre alors que la décennie 1930 s'achève. Plusieurs intéressés (chroniqueurs sportifs, administrateurs de clubs, joueurs) sont intervenus pour réclamer cet équipement par lequel le tennis ne serait plus seulement un sport d'été, au surplus dépendant de la météo. On explique souvent par cette absence le fait que les athlètes de la région peinent à se mettre en valeur contre des adversaires de l'extérieur.

Or, au mois de mai 1937, L'Action lance une primeur : le Conseil 446 des Chevaliers de Colomb a l’intention d'agrandir leur local du Chemin Ste-Foy, d'y installer des allées de quilles et d'aménager les salles pour faire place à un tennis intérieur. Le chroniqueur ajoute : « On réalise de plus en plus que nos joueurs ne peuvent figurer avantageusement dans les tournois extérieurs pour cette raison qu’ils sont inactifs durant l'hiver n'ayant aucun endroit pour pratiquer. »⁽¹⁾ Il semble bien que les concurrents du journal aient douté de la véracité de la nouvelle.

Pourtant, un communiqué des Chevaliers de Colomb remis à la presse le 3 juillet confirme la chose. D'où le ton triomphaliste du chroniqueur du journal Charles Miville-Deschênes, le 31 juillet : « Nos confrères, pas trop heureux d'avoir manqué la primeur, firent la moue. « C'est un canard » dirent plusieurs de nos bons amis. Nous contrôlons les nouvelles que nous donnons et nous sommes heureux de faire remarquer qu'hier, la direction Chevaliers de Colomb, dans un communiqué remis aux journaux, a annoncé officiellement que le projet serait réalisé. »

[À droite: chronique sur l'annonce officielle du projet de tennis intérieur, L'Action catholique, 31 juillet 1937]

Montreal Indoor Court vers 1920
(Studio Notman, Collection Musée McCord Stewart)

Le communiqué précise le projet, dont le journal reprend les grandes lignes :

« On nous apprend que le plan d'ensemble comprendra deux bâtisses principales. La première serait construite à gauche de leur joli club actuel et comprendrait une salle de concert et d'initiation pour l'usage exclusif des membres de ce Conseil et de leur famille. »

« Au premier étage, seraient placés des allées de quilles, tables de pool, bibliothèque, trois badmingtons [sic] etc. La deuxième, située à l'extrême droite, comprendrait une piscine des plus modernes et un tennis d'intérieur. »⁽²⁾

Il peut sembler étrange que les Chevaliers de Colomb se lancent dans un projet de tennis. Mais rappelons qu'à cette époque, cette association est déjà impliquée dans ce sport et a mis sur pied des clubs dans plusieurs villes comme Québec, Lévis, Montmagny.

Malheureusement pour Québec et les amateurs, le projet tarde à voir le jour. À l'automne, on apprend que les travaux de construction ne sont pas encore commencés⁽³⁾. En fait, il ne se réalisera jamais. La saga du tennis intérieur à Québec n'est pas terminée.

1. L'Action catholique (AC), 5 mai 1937.
2. AC,  31 juillet 1937.
3. AC, 2 octobre 1937.

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