Août 1957

La ronde éliminatoire démarre le 6 août, avec cinquante-quatre joueurs inscrits. Les seize meilleurs seront automatiquement qualifiés pour le tournoi, de même que les huit semés du district de Québec⁽³⁾.

Dans les jours suivants, on en apprend un peu plus sur les joueurs étrangers qui s'inscrivent. Il y a d'abord les brésiliens Carlos Fernandez et Fernando Vieira, membres de l'équipe Davis de leur pays⁽⁴⁾. S'y ajoutent Claudia Henschke et Sarah Mae Turber des États-Unis, Ann Merete Vieira du Brésil et Maria Garcia de Cuba⁽⁵⁾. 

Le tournoi démarre le lundi 19 sur les terrains de trois clubs; en plus des Employée civils, il y a le Victoria et le Saint-Sacrementi⁽⁶⁾. Cette journée se terminera après pas moins de soixante-huit parties. Un des héros du moment est le québécois Jean Marois, qui élimine le nouveau champion intermédiaire provincial Geoff Black⁽⁷⁾. Le mercredi, c'est au tour du montréalais Henri Rochon de se mettre en évidence et passer tout près de causer la surprise du tournoi. Il mène deux sets à un et 5 à 2 dans le quatrième contre Vieira. Le champion brésilien réussit toutefois à renverser la situation et emporter ce set qui aura duré 16 parties. Rochon ne sera plus le même après cette remontée et perd la dernière manche. Vieira l'emporte donc 6-8, 4-6, 6-4, 9-7 et 6-4⁽⁸⁾.

Henri Rochon et Fernando Vieira avant leur rencontre.
Photo Le Soleil, 22 août 1957.

Le lendemain jeudi, l'autre brésilien Carlos Fernandez vient à son tour près de subir l'élimination. Le vancouvérois Paul Willey entreprend la match de la même manière que Rochon la veille. Il mène 2 à un dans les sets et 5-0 au quatrième. Comme Rochon cependant, il ne peut conclure et son adversaire remonte la pente pour l'emporter. La fin du match n'est pas sans émotions. À un moment donné, Willey, en avance 9-8 dans le dernier set, s’écroule sur le terrain, victimes de crampes. Il réussit malgré cela à terminer alors que Fernandez, on l'apprendra après, avait songé lui aussi à abandonner pour le même malaise. Le résultat final est donc de 6-1, 3-6, 10-8 et 11-9 en faveur de Fernandez⁽⁹⁾.
 

(À gauche: Carlos Fernandez et Paul Willey. Photo L'Action catholique, 23 août 1957)

Les semi-finales masculines semblent une reprise des parties de la coupe Davis tenues un peu auparavant à Montréal : les deux joueurs brésiliens vont affronter Robert Bédard et Dan Fontana le samed⁽¹⁰⁾. La dernière phase sera cependant toute brésilienne. Vieira l'emporte sur un Bédard erratique 6-4, 6-2, 0-6 et 6-1; de son côté, Fernandez a besoin de 5 sets pour venir à bout de Fontana 6-0, 6-2, 3-6, 4-6 et 6-3.

La grande finale déçoit quelque peu la foule : son joueur préféré, le jeune prodige Fernandez, est vaincu par un Vieira au tempérament désagréable 4-6, 6-4, 6-4, 6-4. Le champion a cependant convaincu les observateurs par la haute qualité de son jeu. Du côté féminin, Mariette Laframboise, d'Ottawa, perd sa finale contre la britanno-colombienne Susan Butt 6-4, 7-5. En double masculin, on retrouve enfin un joueur du Québec gagnant : Henri Rochon remporte la finale en faisant équipe avec Fernandez contre Fontana et Bédard 6-4, 6-2, 0-6 et 6-1.

La finaliste en simple féminin Mariette Laframboise et la championne Susan Butt.
Photo Le Soleil, 26 août 1957.

Le finaliste en simple masculin Carlos Fernandez et le champion Fernando Vieira.
Photo Le Soleil, 26 août 1957.

De gauche à droite, les champions en double masculin Carlos fernandez et Henri Rochon
et les finalistes Dan Fontana et Robert Bédard. Photo Le Soleil, 26 août 1957.

Les journaux sont unanimes au sujet de la qualité du tournoi qui vient de se terminer. « Un des plus retentissants tournois de tennis disputés dans le Québec pour l'attribution des championnats provinciaux », affirme Le Soleil⁽¹¹⁾. « Une belle semaine de tennis », renchérit L'Action catholique. Selon ce dernier, même un Armando Vieira au caractère quelquefois impossible a déclaré personnellement au reporter « qu'il s'était plu à Québec et comptait maintenant un grand nombre d'amis ». Outre Vieira, « la majorité des organisateurs [sic] étrangers ont reconnu l’esprit sportif des Québécois et leur grand désir de voir du beau tennis. ». Le chroniqueur conclut : « Le club des Civils est en mesure de répondre à cette attente depuis nombre d’années et on souhaite longue vie à ses organisateurs »⁽¹²⁾.

Sur ce point, le chroniqueur sera exaucé. Le club des Employés civils a encore de belles années devant lui.

1. Le Soleil (LS), 25 juillet 1957.
2. LS, 17 août 1957.
3.  LS, 6 août 1957.
4.  LS, 15 août 1957.
5.  LS, 17 août 1957.
6.  LS, 19 août 1957.
7.  LS, 20 août 1957.
8.  LS, 22 août 1957.
9.  LS, 23 août 1957.
10.  LS, 24 août 1957.
11.  LS, 26 août 1957.
12.  L'Action catholique, 26 août 1957.

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