Dès la deuxième journée, des têtes de série tombent. D'abord le champion 1971, Tom Okker, succombe devant la puissance des coups d'un californien de 22 ans, Jeff Borowiak 7-6, 4-6, 7-5. Visiblement déçu après sa défaite, Okker refuse de parler du match et se borne à répondre aux journalistes : « Si vous voulez des commentaires, allez en demander à l'autre ». « Donnez-lui le temps de se refroidir un peu avant de lui demander des commentaires », conseille Arthur Ashe aux reporters. La déception de Okker est d'autant plus facile à comprendre qu'il aurait pu gagner le match par défaut. Borowiak s'est présenté avec trente minutes de retard, mais Okker a tenu à le jouer quand même. Après Okker, c'est au tour de John Newcombe, classé neuvième, d'être éliminé en deux sets de 6-4, 6-4 par Bob Carmichael, un australien qui réside à Paris.
L'objectif de 18.000 spectateurs pourra-t-il être atteint? Pour les deux premiers jours du tournoi , 2814 personnes étaient présentes, une augmentation de... 52 par rapport à l'année précédente(8).
Le mardi est la journée des sautes d'humeur. L'australien Bill Bowrey lance sa raquette au sol après avoir raté un coup facile dans sa défaite contre Rod Laver. Celui-ci a tout de même passé près de la catastrophe. N'ayant pas eu la possibilité de pratiquer sur la surface installée au PEPS, il est mené 1-4 dans le premier set et les organisateurs se demandent si une autre tête de série va partir. Heureusement, Laver réussit à s'adapter à temps et gagne finalement 7-5, 6-4. De son côté, Roy Emerson a besoin de trois sets pour éliminer le sud-africain Maud qui, dans un moment de déception, botte la balle hors du terrain. Enfin, Pilic, fidèle à lui-même, critique les décisions des juges de ligne et de l'arbitre durant son match contre Drysdale. Il aurait même traité son adversaire de « piètre sportif ». Questionné la-dessus, le sud-africain, qui l'a emporté par 6-3, 6-3, refuse de mettre de l'huile sur le feu et affirme que Pilic et lui ont toujours été « de très bons amis ».
La surface, cependant, cause encore des difficultés. Le tapis de tennis a été déposé cette fois non pas directement sur le tartan du PEPS, mais sur une surface en bois qu'on y a ajouté. Avec les changements de température, celle-ci se déforme et cause de plus en plus de faux bonds. Il faudra donc l'enlever et revenir à la formule originale(9).
[À gauche: Jeff Borowiak, tombeur de Tom Okker. Photo Le Soleil, 11 avril 1972]
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