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Tournoi rotation 1966

Le 29/12/2021

Deuxième édition du tournoi rotation: 1966

[Section précédente: Le tournoi rotation 1965]

Après le succès de la formule rotation avec des joueurs de calibre international en 1965, le club des Employés civils renouvelle l'expérience l'année suivante. Le tournoi se tiendra du 15 au 21 août.

Encore une fois, les organisateurs n'éprouvent pas de difficultés à trouver des joueurs intéressés. Dès le moi d'avril, on annonce que les six participants au tournoi rotation sont déjà confirmés. Il y a quatre nouvelles figures : Roy Emerson d’Australie, Manuel Santana d'Espagne, Jan Eric Lundqvist de Suède et Cliff Drysdale d'Afrique du sud; Rafael Osuna du Mexique et Robert Bédard du Québec sont de retour(1).

En dépit de quelques problèmes éprouvés par certains joueurs et de parties reportées à cause au mauvais temps, cette deuxième édition sera encore une fois un succès d'assistance et les organisateurs assurés de le répéter facilement en 1967.

Tournoi Rotation 1965

Le 04/12/2021

Un tournoi international d'un nouveau genre à Québec

Dans le but d'attirer des joueurs de calibre mondial dans un tournoi à Québec, le club des Employés civils lance en 1965 une nouvelle formule : un tournoi « round robin » regroupant six joueurs classés parmi les dix premiers dans leur pays. Cette nouveauté donne le nom à l'événement : le tournoi Rotation. À la différence de la formule éliminatoire habituelle, celle-ci pouvait présenter des parties de haut calibre dès le début. D'ailleurs, Le Soleil du 15 août 1968 révélait que la formule avait justement été proposée par les Employés civils pour convaincre Radio-Canada de télédiffuser le tournoi.

Le pari sera réussi. La première édition attire des joueurs de six pays différents : Robert Bédard du Canada, Ron Holmberg des États-Unis, Bobby Wilson de Grande-Bretagne, Ronald Barnes du Brésil et Rafael Osuna du Mexique. Le public est au rendez-vous avec des assistances de plus de 2000 spectateurs et les rencontres sont excitantes. Le tournoi va se poursuivre cinq étés consécutifs avant d'être victime de difficultés financières dues aux demandes des joueurs et à la désaffection du public. Nous allons voir ici comment s'est préparée et déroulée la première édition de cet événement, tenu du 2 au 8 août 1965.

Dans Les clubs

La bulle de tennis Montcalm

Le 12/11/2021

Enfin, du tennis en hiver à Québec!

Alors que Montréal compte au moins un club de tennis intérieur depuis les années 1920, les amateurs de Québec devront attendre longtemps avant de pouvoir pratiquer leur sport en hiver sur de vrais courts(1). Un projet mené par Jean Marois au club Montcalm va finalement concrétiser ce rêve en 1971 : une bulle gonflable abritant deux terrains en terre battue.

Pendant des décennies, les amateurs de la ville vont devoir se contenter d'expédients pour jouer au tennis en hiver. Dès 1921, on a joué des parties de tennis dans le gymnase du YMCA(2). À l'époque, on identifie déjà le besoin d'un tennis intérieur. Les chroniqueurs sportifs comme les responsables de clubs plaident en faveur de tels projets. Ces installations donneraient aux amateurs de Québec la possibilité de s'entraîner à l'année et ainsi de faire meilleure figure contre les joueurs de Montréal ou d'ailleurs. Georges Morency, président du club de la Voirie, résume ainsi la situation en 1936 :

« Je n'hésite pas à dire que nos joueurs sont inférieurs à ceux de Montréal et d'ailleurs. Il n'y a qu'une explication à cette infériorité que l'on constate depuis quelques années. Nos joueurs ne pratiquent le tennis que la valeur de trois mois par année, cependant que nos voisins manient la raquette durant douze mois. C'est que nous n'avons pas un local assez spacieux pour recevoir nos joueurs durant les saisons mauvaises(3).

Dans Les clubs

Parc Victoria: police vs tennis

Le 11/11/2021

Un club qui disparaît

Les installations du club de tennis du parc Victoria tombent sous le pic des démolisseurs à l'automne de 1964. La ville de Québec a promis aux responsables que la reconstruction ne saurait tarder. Pourtant, les amateurs de ce sport devront s'armer de patience avant d'y reprendre la compétition.

Le 17 octobre 1964, le journal Le Soleil publie une photo des travaux en cours pour la démolition du club de tennis Victoria, dont le chalet a été construit en 1944. Ce club, le « deuxième le plus important et le plus actif de la ville » - après celui des Employés civils -, qui a produit plusieurs joueurs étoiles, était aussi un des plus anciens sites de tennis à Québec. Ses débuts remontent en effet à l'année 1911, alors que les autorités municipales accordaient l'autorisation à un groupe de Saint-Sauveur d'y aménager des courts de tennis(1).

Au moment de cette démolition, la déception est grande chez les administrateurs du club qui compte deux cents membres, incluant plusieurs jeunes joueurs prometteurs. « Le cadeau qu'on nous fait, déclare sans trop d'optimisme le président Roger Deschamps, est la promesse de reconstruire. » De plus, toute la communauté de tennis de la ville s'inquiète des conséquences de cet événement sur le statut du sport à Québec. Mais pourquoi faire disparaître un centre sportif si important, si riche historiquement et en bonne santé financière? Encore une fois « le progrès » : le club doit faire place à une nouvelle centrale de police, dont la construction va commencer incessamment. C'est d'ailleurs cette future centrale qui vivra ses derniers jours en 2021.

Marie-Anne de Grandville

Le 20/10/2021

Seigneur de père en fille

[Section précédente: Bécart de Grandville]

Après trente ans comme seigneur en titre de L'Islet-du-Portage et sans y avoir fait de réel développement, Pierre Bécart de Grandville l'offre en cadeau de mariage à sa fille aînée, Marie-Anne. Le contrat est signé le 26 octobre 1702, mais le mariage sera de courte durée puisque l'époux meurt précocement de la variole. En vertu du régime de la communauté de biens, Marie-Anne demeurera seule propriétaire non pas d'une, mais de deux seigneuries. 

30 septembre 1929

Le 01/10/2021

Antonio Pelletier remporte le premier tournoi de tennis de l'université Laval

Un premier tournoi de tennis pour les étudiants se tient à l'université Laval en 1929. L'événement doit commencer le 14 septembre et on attend entre vingt et trente inscriptions(1). Il y aura même quarante participants dans le double(2). Des commerces décident d'offrir des coupes: la maison J.E. Livernois pour le vainqueur en simple et la maison AC Sporting Goods pour les gagnants en double(3). Le tournoi va tout de même s'étirer sur plus de deux semaines puisqu'on joue peu de parties par jour.

Les deux joueurs qui parviennent à la finale du simple sont déjà considérés comme champions dans leur région natale : Antonio Pelletier, à Rivière-du-Loup et Louis Godbout à Saint-Georges de Beauce(4).

On se rappellera qu'à l'époque, l'université est installée dans le vieux Québec et ne dispose pas de terrains de tennis aménagés. La rencontre est donc jouée le 30 septembre sur les terrains du club Québec devant le Parlement. Elle est très contestée et s'étire sur cinq sets, Pelletier l'emportant par 6-0, 6-8, 6-3, 6-8, 6-3(5). Avec son frère Émile, Antonio va aussi remporter le double sur Roland Bergeron et Louis Godbout(6).

Bécart de Grandville

Le 26/09/2021

Un seigneur bien connu, peu présent

[Section précédenteUne seigneurie de la Côte-du-Sud]

La seigneurie de l'Ilet-du-Portage a été concédée en 1672 à Pierre Bécart de Grandville, un militaire de carrière et personnage important dans la société de Québec. Même s'il se fait concéder ensuite une autre portion de terre près de celle-ci, il va plutôt s'occuper activement de celle de l'Ile-aux-Oies et négliger le défrichement de l'Ilet-du-Portage. D'ailleurs, après trente ans de possession, ce premier seigneur va s'en départir en faveur de sa fille sans avoir concédé un seul arpent de terre.

Une seigneurie de la Côte-du-Sud

Le 08/09/2021

Un nom: L'Islet-du-Portage

Le régime seigneurial implanté en Nouvelle-France a fortement marqué le paysage de la vallée du Saint-Laurent en réglant l'orientation des terres à la perpendiculaire par rapport aux rives du fleuve. Pourtant, chaque seigneurie prise individuellement n'a pas nécessairement laissé d'empreintes qui auraient survécu jusqu'ici. Rarement trouvera-t-on le souvenir de l'emplacement du moulin banal. Occasionnellement, on peut voir un manoir, et encore, il s'agit le plus souvent d'un édifice reconstruit récemment ou difficilement conservé du dix-neuvième siècle.


On pourrait encore plus difficilement repérer aujourd'hui sur le terrain les limites de ces seigneuries, tant de nouvelles zones religieuses, administratives ou politiques ont découpé son territoire ou s'y sont superposé pour effacer sa réalité: paroisses catholiques, municipalités civiles, circonscriptions électorales provinciales et fédérales, municipalités régionales de comtés, la liste est longue.


La seigneurie a été le premier - et au début la seule – entité socio-économique découpant le territoire sur lequel se sont installées les premières populations dans la vallée du Saint-Laurent, détenant une grande partie des pouvoirs jusqu'à celui de la justice. Donc, cette institution détenait une influence considérable sur la vie quotidienne.


Malgré cela, l'historiographie, surtout l'historiographie contemporaine, est loin d'avoir fait le tour de la réalité des seigneuries concédées sous le régime français. Surtout, les observations sur celles-ci ont été souvent englobées dans des monographies paroissiales ou des biographies des personnages locaux. L'intérêt d'une étude de la seigneurie prise comme entité ne nous paraît cependant pas négligeable compte tenu de son importance pour le développement et la vie économique d'une communauté de peuplement. Le cas de l'Islet du Portage en est une illustration. À l'origine du peuplement de Saint-André-de-Kamouraska, cette seigneurie est aussi devenue sous le régime anglais le siège d'une industrie de construction navale. C'est ce parcours que nous allons tenter de retracer.